Les voies de covoiturage sont un dispositif récent apparu sur les autoroutes et les routes nationales aux abords des grandes villes françaises. Ces voies, encore en phase d’expérimentation, ne sont pas toujours bien connues des conducteurs. Certains, bien que pouvant les emprunter, hésitent en raison d’un manque d’informations claires.
Pourquoi ces voies ont-elles été mises en place ?
Face à la congestion croissante des autoroutes et pour encourager des modes de transport plus durables, l’État a instauré des voies réservées sur les axes structurants près des grandes agglomérations. Les objectifs principaux sont :
- Réduire l’autosolisme : La conduite en solitaire est une habitude dominante qui accentue les embouteillages et la pollution. Aujourd’hui, près de 90 % des trajets professionnels sont effectués avec un seul occupant à bord. En réservant certaines voies aux véhicules partagés, l’État encourage activement le covoiturage, une solution efficace pour diminuer le nombre de voitures en circulation, optimiser l’espace routier et limiter l’impact environnemental des déplacements quotidiens.
- Favoriser les transports en commun et l’écomobilité : Les voies de covoiturage sont également accessibles aux bus et autres transports collectifs, leur permettant de circuler plus rapidement et d’améliorer leur ponctualité.
- Encourager l’utilisation de véhicules électriques : Les véhicules électriques sont parfois autorisés à emprunter ces voies (lorsque la signalisation l’indique), même avec un seul occupant. Ceci témoigne de la favorisation des véhicules à faibles émissions.
L’objectif est donc d’optimiser au maximum l’emprunt des routes en augmentant le nombre de passagers par véhicule. Ce dispositif contribuera ainsi à réduire la pollution et à atteindre les objectifs environnementaux fixés par les zones urbaines dans lesquelles ces voies se trouvent.
Comment reconnaître une voie de covoiturage ?
Le panneau de covoiturage est signalisé par le symbole du losange blanc, affiché sur un panneau carré à fond bleu ou noir. Ce losange est également visible sur des panneaux lumineux à messages variables. Lorsque le losange est allumé, la voie est réservée aux usagers autorisés. Lorsqu’il est éteint, la voie redevient accessible à tous les véhicules.
Les panneaux de covoiturage sont situés sur le bas-côté, généralement à gauche. Le panneau du losange blanc barré indique la fin de la voie de covoiturage.
La plupart des voies de covoiturage sont sur des autoroutes, on les retrouve également sur des routes nationales et départementales. Plus rarement, les voies de covoiturage peuvent se présenter sur des routes métropolitaines, des ponts ou encore même des boulevards.
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Qui peut circuler sur une voie de covoiturage ?
La circulation sur les voies de covoiturage est destinée :
- Aux véhicules avec au moins deux personnes à bord : Peu importe la relation entre les passagers, que ce soit des membres de la même famille, des collègues ou des amis. Il est également possible de covoiturer avec son bébé. Seul le nombre de passagers compte pour circuler sur ces voies.
- Aux deux-roues motorisés : Ils sont autorisés lorsqu’ils transportent deux personnes ou lorsqu’ils pratiquent la circulation en inter-files.
Très souvent, le losange blanc est accompagné d’autres symboles signalant une voie réservée à d’autres usagers comme :
- Les transports en commun : Bus, autocars et transports scolaires peuvent emprunter ces voies pour assurer un service efficace.
- Les taxis et VTC en charge : Les taxis, qu’ils transportent ou non des clients, ainsi que les VTC avec au moins un client, sont autorisés.
- Les véhicules électriques : Les véhicules dotés d’une vignette Crit’Air Zéro émission (100 % électriques ou à hydrogène) peuvent également utiliser ces voies, même avec un seul occupant.
- Les personnes en situation de handicap, dans la ville de Paris : Dans la capitale, les détenteurs de la Carte Mobilité Inclusion Stationnement (CMI-S) ou de la Carte Européenne de Stationnement (CES) peuvent accéder à ces voies après enregistrement sur une plateforme dédiée pour éviter les verbalisations injustifiées.
Il est important de noter que les poids lourds de plus de 3,5 tonnes transportant de la marchandise ne sont pas autorisés sur ces voies réservées.
Quelles sont les sanctions et amendes encourues en cas d'infraction ?
L’utilisation non autorisée d’une voie de covoiturage est passible d’une amende de 135 €, correspondant à une amende de classe 4, similaire à celle appliquée pour la circulation sur une voie de bus.
La façon de contrôler le respect des règles est propre aux autorités locales. Certaines villes expérimentent des radars ou des systèmes de vidéosurveillance. À Strasbourg par exemple, un radar covoiturage a été mis en place pour détecter les véhicules avec plusieurs occupants.
La plupart de ces radars fonctionnent avec un capteur thermique. Celui-ci leur permet de détecter la présence de personnes et de compter leur nombre dans un véhicule. Ces systèmes de détection ne sont pas encore opérationnels et sont toujours en phase d’expérimentation. De plus, ils ont parfois tendance à créer l’effet inverse en causant des embouteillages. En effet, les automobilistes covoiturant ont rarement confiance en ces systèmes et craignent d’être verbalisés injustement.
Dans quelle ville peut-on trouver ces voies de covoiturage ?
Toujours en phase d’expérimentation, les voies de covoiturage ont été mises en place dans près de 30 villes françaises. La taille de ces villes varient. On peut retrouver des grandes villes, comme Marseille, ou même des petites villes comme Moutiers. Ces petites villes restent toutefois proches d’agglomération ou de grandes villes. Il est possible de consulter la liste des villes concernées sur le site du Cerema.
Les voies de covoiturage pourraient être la réponse aux problèmes d’engorgement des routes françaises, en particulier sur les trajets domicile-travail où l’autosolisme reste majoritaire. En encourageant le covoiturage et l’usage de modes de transport alternatifs, ces voies visent à fluidifier le trafic et à réduire l’impact environnemental des déplacements quotidiens.
Toutefois, leur efficacité repose sur une communication claire et une information précise des usagers. Il est essentiel que les conducteurs connaissent les critères d’accès, les modalités d’utilisation et les systèmes de contrôle en place pour assurer le respect des règles et maximiser les bénéfices de ces infrastructures.
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