Apnée du sommeil et conduite : un danger trop ignoré ?

Apnée du sommeil et conduite : un danger trop ignoré ?

L’apnée du sommeil est un facteur de risque encore trop ignoré lorsqu’il est question de sécurité routière. Ce trouble, souvent non diagnostiqué, entraîne des épisodes de somnolence diurne, une baisse marquée de l’attention, ainsi qu’un allongement du temps de réaction des éléments critiques lorsqu’on est au volant. Malgré cela, l’apnée du sommeil est rarement mentionnée dans les campagnes de prévention routière, et n’est prise en compte dans les dispositifs médicaux qu’en cas de symptômes déclarés, laissant de nombreux conducteurs sans diagnostic ni suivi adapté.

Naviguer au sein de l'article

Qu'est-ce que l'apnée du sommeil ?

L’apnée du sommeil, ou syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS), est un trouble caractérisé par des pauses respiratoires répétées durant le sommeil. Ces interruptions, causées par un relâchement des muscles de la gorge, provoquent des micro-réveils et une mauvaise oxygénation du cerveau. Les symptômes incluent ronflements, fatigue diurne, troubles de la concentration et somnolence excessive. Ce syndrome touche environ 5 à 10% de la population adulte en France, avec une prévalence accrue chez les hommes, les personnes en surpoids et les plus de 50 ans.

Quels sont les risques de l’apnée du sommeil sur la conduite ?

Les troubles respiratoires pendant le sommeil provoquent des difficultés à se concentrer, des pertes de mémoire et d’attention, un temps de réaction plus lent, ainsi que des troubles de l’humeur. Une personne présentant ces symptômes peut difficilement être efficace à la maison, sur son lieu de travail ou en communauté. En raison d’une vigilance fortement réduite, les personnes souffrant d’apnée du sommeil sont donc davantage exposées aux accidents de la route et du travail par rapport aux autres, en raison d’une somnolence anormale en journée.

En évoquant la conduite dangereuse, l’alcool et les drogues sont les premiers facteurs auxquels nous pensons. Cependant, la fatigue au volant peut elle aussi nuire fortement à une conduite sécurisée. En effet, celle-ci n’est pas à prendre à la légère, puisqu’une personne qui somnole en conduisant s’expose à un risque d’accident 8 fois plus important que la normale et sur autoroute un accident mortel sur trois est causé par la somnolence au volant.  

Dangers de l'apnée du sommeil et conduite

Peut-on passer le permis lorsque l’on fait de l’apnée du sommeil ?

Les troubles du sommeil, plus précisément les états de somnolence excessifs qu’ils provoquent peuvent s’avérer incompatibles avec la conduite. En effet, sur chacun de ses trajets l’attention du conducteur doit être constante face aux divers éléments de signalisation qu’il rencontre pour ne pas commettre d’infraction, mais aussi, il doit être en mesure d’anticiper les actions des autres usagers de la route pour éviter les collisions. Sans prise en charge médicale, l’apnée du sommeil fait courir un risque important d’accidents de la route au conducteur et aux personnes qui croiseront sa route.

En juillet 2014, la direction européenne liée au permis de conduire ajoute l’apnée du sommeil à la liste des pathologies incompatibles avec la conduite. Ensuite, l’arrêté publié au journal officiel du 18 décembre 2015 précisa les mêmes indications que le précédent, tout en ajoutant que l’apnée du sommeil peut donner lieu à la délivrance d’un permis de conduire à durée de validité limitée. Ainsi, tout comme pour l’intégralité des pathologies susceptibles d’être incompatibles avec la conduite, un conducteur sujet à l’apnée du sommeil doit réaliser un contrôle médical pour assurer sa capacité à conduire en sécurité.

Examen médical apnée du sommeil permis de conduire

Les patients atteints de troubles respiratoires du sommeil qui souhaitent obtenir le permis de conduire sont tenus de :

  • Effectuer un contrôle chez leur médecin traitant qui déterminera si les effets de somnolence sont maîtrisés et pourront tout de même permettre une conduite sécurisée
  • Passer des examens physiques réguliers, sans omettre le plus important : le Test de Maintien d’Eveil (TME) pour s’assurer du bon effet du traitement et de la vigilance suffisante du patient

Ainsi, il est nécessaire d’effectuer un examen médical et de disposer d’un avis favorable avant de s’inscrire dans une auto-école. De la même manière, avant de souscrire à une assurance, il est indispensable de prévenir l’assureur que le conducteur est atteint d’apnée du sommeil et, dans le cas échéant, suit un traitement. En effet, en cas de responsabilité dans un accident routier, le conducteur risque de ne pas être couvert par son assurance s’il n’a pas déclaré sa pathologie.

Si l’apnée du sommeil apparaît chez un conducteur déjà expérimenté, ce dernier sera dans l’obligation d’effectuer un contrôle médical, qui lui permettra d’acquérir une autorisation provisoire de conduite pour une durée de 3 ans pour les véhicules légers et 1 an pour les poids lourds. En cas de conduite de nuit avec des véhicules lourds, un avis médical spécialisé supplémentaire est requis. Dès lors que les examens ont été réalisés, le conducteur concerné sera tenu d’attendre 1 mois après le bilan d’évaluation du traitement avant de pouvoir conduire.

Précisons que même si la conduite n’est pas interdite en cas d’apnée du sommeil, il est nécessaire de redoubler de prudence.

Faut-il déclarer son apnée du sommeil à l'assurance auto ?

Oui, il est obligatoire de déclarer toute pathologie chronique susceptible d’altérer la vigilance au volant à son assureur. En cas d’accident responsable et de non-déclaration de l’apnée du sommeil, l’assurance peut refuser l’indemnisation, voire se retourner contre l’assuré. Depuis 2023, les assureurs demandent systématiquement une attestation médicale pour les conducteurs ayant déclaré un trouble du sommeil, notamment lors de la souscription ou du renouvellement du contrat. Il est donc essentiel d’informer son assureur et de fournir les justificatifs de suivi médical et de traitement.

Lunettes de perturbation fatigue

Pour sensibiliser et faire réagir face aux risques de la somnolence au volant, Drivecase vous propose des lunettes de perturbation fatigue.

Comment prévenir les troubles respiratoires du sommeil ?

Pour lutter naturellement contre l’apnée du sommeil, plusieurs méthodes simples peuvent être mises en place :

  • Soigner son hygiène de vie : adopter une alimentation saine et équilibrée (les personnes en surpoids sont plus susceptibles de faire de l’apnée du sommeil), ne pas fumer, éviter la consommation excessive d’alcool ainsi que les excitants de type café ou thé après le repas du soir
  • Ecouter son corps : déterminer à quelle heure vous êtes prêts à vous endormir puis vous coucher 30 minutes avant, éviter les écrans et autres distracteurs dans la chambre à coucher pour mieux s’endormir
  • Utiliser des plantes et huiles essentielles : certaines d’entre elles sont reconnues pour leurs propriétés apaisantes et sédatives. La valériane pour ses effets calmants et relaxants, ainsi que la camomille et la lavande pour améliorer la qualité du sommeil. Ajouter de l’ail et de la noix dans son alimentation quotidienne peut également s’avérer utile pour favoriser la respiration et diminuer les fréquences d’épisodes d’apnée du sommeil.
  • Adopter les pratiques naturelles qui soulagent : les activités qui favorisent une bonne respiration comme le yoga, le taï-chi ou la méditation par exemple. La natation, la marche et les activités physiques en général sont aussi un bon moyen de lutte contre l’apnée du sommeil, puisque se dépenser pendant la journée est le meilleur moyen pour passer une nuit plus calme.
Réduire l'apnée du sommeil grâce à l'activité physique

Sensibilisez vos collaborateurs aux risques de la somnolence au volant à l’aide du pack sensibilisation fatigue. Ce kit complet vous permet d’animer un atelier de prévention impactant sur la compatibilité entre apnée du sommeil et conduite.

Lunettes de perturbation fatigue

Pour sensibiliser et faire réagir face aux risques de la somnolence au volant, Drivecase vous propose des lunettes de perturbation fatigue.

Partager cet article

Partager sur facebook
Facebook
Partager sur twitter
Twitter
Partager sur linkedin
LinkedIn

D'autres conseils prévention en lien avec le sujet